Je marche dans la forêt Matawinienne, sur un sommet, le vent sèche ma sueur. Sur ma peau mouillée de sel, le soleil. J'aime cette sensation de suer dans la montée, cet effort récompensé par le sommet, son horizon; et dans ce sentier de la Matawinie, les odeurs de pin, la beauté des lichens et des mousses entrelacées. Dans mon carnet j'écris : Je marche dans un Bonzai. L'expression n'est pas exacte, je marche dans un Penjing. Les arbres, en majorité des pins et des sapins, poussent sur la roche, et toujours sur les sommets de la Matawinie des bleuetières. Dans cette marche, aujourd'hui ou demain, la sensation d'être plus léger, de respirer un autre air, d'être sous ce vent doux, entouré de la chaleur vivante des arbres. La lumière respirant la terre, fait naître de nouvelles sensations tumultueuses, lorsque je suis présent à ce lieu. En voilà les odeurs, en voilà les couleurs, en voilà l'espace; les trois intimement entrelacés dans la marche. En sueur, le corps ( ce que l'on appelle le corps) s'apaisant de l'effort de la montée, la respiration devenant moins heurtée, la sensation de glisser d'un lieu à l'autre, de voir et de ressentir le monde autrement, la douce opiniâtreté de l'air qui dis tu seras un autre en moi, je te respire et tu deviens pour un instant cet être d'un sommet du monde imaginé.
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