Dans le film d'Arcand, L'âge des ténèbres, horizons bouchés de la banlieue, horizons clos de la circulation, horizons circulaires du travail. Le personnage principal, un fonctionnaire provincial, clôt tout espoir pour le client qui lui fait face dans un cubicule où ils ne peuvent agir, où ils sont tous les deux pris au piège. Avant le travail, dans les rues, bouches bouchées des passants, après le travail, oreilles saturées de bruits par les téléphones portables. Tout est retourné vers soi et n'aboutit qu'à une affirmation vide de soi. Le fonctionnaire s'évade, s'échappe, et affronte la solitude, non pas tant pour se rejoindre, mais après la mort de la mère, pour retrouver la maison du père. Là Arcand nous donne certaines des plus belles images du paysage québécois. Le personnage principal fait de nouveau corps avec le paysage. Il circule dans sa lumière. Il voit l'horizon, il est ce regard qui passe de l'eau du fleuve à ces magnifiques îles lointaines. Sons des vagues, l'unique son des vagues. Je me prends à l'envier de tout mon coeur. Qu'est-ce que j'attends pour fuir moi aussi? Rien, précisément. Comme lui, qui n'attendait rien. Il pèle des pommes, une femme lui sourit. La rondeur parfaite des pommes où le regard s'attache un instant pour glisser vers l'horizon. Merci Denys Arcand!
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1 commentaire:
La rondeur des pommes n'étaient pas parfaites. Elles étaient plutôt imparfaites et c'est justement ce qui les rendaient belles pour une fusion numérique à l'apparence d'une nature morte comme pour leur destin inconnu, celui de la compotte ou de la tarte aux pommes ou de la croustarde ou la pomme au four, un délice dans tous les cas. Un simple délice qui semble beaucoup avoir manqué au héro du film.
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