Qu'il soit gens des hautes pentes ou gens de vallons tortueux, l'homme scrutateur de pistes comme moi n'a pas craint la solitude s'il n'a jamais eu d'autre sort.
C'est d'avoir été et de ne plus être qui arrache à l'homme le dernier lambeau de sa joie. Il n'est point de science plus simple que celle de marcher seul dans un sentier.
Mais il n'est point de science plus complexe que de parcourir seul des sentiers où d'autres auparavant cheminaient avec soi.
mardi 22 janvier 2008
Citation de Ashini de Yves Thériault
vendredi 11 janvier 2008
Économie du paysage
Paysage de la fuite
Dans le film d'Arcand, L'âge des ténèbres, horizons bouchés de la banlieue, horizons clos de la circulation, horizons circulaires du travail. Le personnage principal, un fonctionnaire provincial, clôt tout espoir pour le client qui lui fait face dans un cubicule où ils ne peuvent agir, où ils sont tous les deux pris au piège. Avant le travail, dans les rues, bouches bouchées des passants, après le travail, oreilles saturées de bruits par les téléphones portables. Tout est retourné vers soi et n'aboutit qu'à une affirmation vide de soi. Le fonctionnaire s'évade, s'échappe, et affronte la solitude, non pas tant pour se rejoindre, mais après la mort de la mère, pour retrouver la maison du père. Là Arcand nous donne certaines des plus belles images du paysage québécois. Le personnage principal fait de nouveau corps avec le paysage. Il circule dans sa lumière. Il voit l'horizon, il est ce regard qui passe de l'eau du fleuve à ces magnifiques îles lointaines. Sons des vagues, l'unique son des vagues. Je me prends à l'envier de tout mon coeur. Qu'est-ce que j'attends pour fuir moi aussi? Rien, précisément. Comme lui, qui n'attendait rien. Il pèle des pommes, une femme lui sourit. La rondeur parfaite des pommes où le regard s'attache un instant pour glisser vers l'horizon. Merci Denys Arcand!
Nuit
Texte retiré temporairement