samedi 19 mai 2007

Montréal et les itinérants

Un papier de Daniel Gill, professeur d'urbanisme, dans La Presse du 1er octobre rejoint mes propos du 9 septembre sur les itinérants que certains voudraient voir ailleurs que dans Leur Centre-Ville. L'évacuation des itinérants du centre-ville change le paysage. Le paysage n'est pas que le design et la répartition des espaces, le paysage c'est aussi et surtout comment les habitants vivent dans la Ville, ce qu'ils y font et ce qu'ils sont. C'est aussi le propos de Pick-Up Sticks : dire ces gens ( à tort ou à raison) et ce paysage qu'ils traversent, qu'ils font et qui les font.

Daniel Gill affirme que cette chasse à l'itinérant provient de ces boomers de retour en Ville qui désirent l'asepsie de leur nouveau milieu de vie après un séjour prolongé en banlieue. Le nouvel embourgeoisement serait le fait de cette génération plutôt que de la génération post X, Y etc.

Je ne sais pas. Ce n'est pas la première fois que l'on tente de chasser les itinérants du coeur de la Ville. De la même façon que l'on nettoie les murs salis de graffitis. Cela s'est fait pendant les jeux Olympiques, de nouveau cela recommence avec notre administration de la Propreté et du sac jaune. Quoi de neuf. Il faut résister ! Je ne suis pas, bien entendu, un itinérant. Je suis confortablement assis dans mon bureau de travail. Je n'accepte pas ce nettoyage socio-ethnique.

Éric Trudel, était invité à l'émission de Le Bigot. Il a écrit un livre sur Montréal comme non-capitale de l'avant-garde. Pour moi, Montréal est une sorte de patchwork qui, à défaut d'être design, fait sens. Curieusement d'ailleurs et je ne sais pas pourquoi. C'est une idée parfaitement subjective.. Cet auteur et Le Bigot en personne n'apprécient sûrement pas les graffitis, pour moi ils peuvent être un élément du paysage urbain. Le design pur n'existe pas. Nous entrevoyons cependant ce que Montréal pourrait être quand nous y rêvons. Je vois bien quel genre de ville de design pourrait être Montréal, quelle forme elle pourrait prendre. Pour cela, il lui faudrait une unité géo-politique qu'elle n'a jamais le temps de conquérir. C'est la première condition! L'auteur omet la mise en place du plan d'urbanisme contrecarré, par exemple, par la construction de la 25 etc. Il faudrait effectivement de la vision, mais pas nécessairement une vision. Montréal n'est pas belle, mais elle vibre encore d'un je ne sais quoi qui pourrait s'appeler le charme. De retour de Boston, j'ai senti tout de suite cette différence entre Boston et Montréal. Boston ville austère où la marque des classes sociales est implacable, où la hiérarchie dans tous les gestes, est-elle plus belle que Montréal? Difficile à dire mais de retour à Montréal, j'ai senti une respiration ne serait-ce que dans la beauté des femmes. Dans leur plénitude à être sans nécessairement porter une image. Pour comprendre Montréal, il faut saisir ce qu'est le post-modernisme ! Cet empilement des couches historiques est précisément post-moderne latino trash. Évidemment, notre conception du paysage y est pour beaucoup. Je ne sais pas au juste ce qu'est cette conception, mais je me propose de l'étudier dans les jours qui suivront.

1 commentaire:

itinerant a dit...

Bonjour
Je suis itinerant sur le plateau.
Survivre, écrire ma vie.
http://itinerant.canalblog.com
Je suis a la recherche d'une chambre à Montréal, pas trop cher.